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Débouchés « Malgré la crise, j’ai vendu mes bovins de concours »

Après l’annulation des concours de Pâques, Gérard Sudriès est parvenu à vendre ses animaux de boucherie.

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En raison de l’épidémie de Covid-19, l’annulation des concours de Pâques a mis à mal de nombreux éleveurs qui œuvraient depuis des mois pour le passage sur le ring de leurs meilleurs animaux. Gérard Sudriès, éleveur naisseur-engraisseur à Lédergues et organisateur du concours de Baraqueville, les deux en Aveyron, en fait partie. Cette année, il avait vingt  bêtes inscrites à cet événement, initialement prévu les 27 et 28 mars 2020. « Nous engraissons près de 1 500 animaux par an et 85 % des effectifs de notre troupeau proviennent d’achats extérieurs », précise Gérard, également commerçant en bestiaux et exportateur de vif et de viande vers l’Italie et la Grèce.

« Adapter la stratégie de finition »

Les génisses et les jeunes bovins, tous démarrés à l’herbe sur près de 200 hectares, sont de race aubrac, limousine, blonde d’Aquitaine, charolaise. « Nous avons aussi beaucoup de croisés aubrac-charolais, alliant rusticité, finesse de viande et conformation », souligne l’éleveur.

Le concours de Baraqueville, réputé pour sa diversité en termes de catégories et de races présentées, attire des acheteurs venus des quatre coins de l’Hexagone. « Ce point de rencontre annuel, à la période festive de Pâques, a permis de consolider les filières existantes et d’en créer de nouvelles. Et ce réseau de clientèle, tissé au fil des années, a perduré malgré la crise et m’a aidé à écouler la totalité de mes bêtes. Néanmoins, sans l’euphorie des enchères qui ont été annulées et la publicité habituelle qui gravite autour du concours, la valorisation a été moindre. D’ordinaire, les quatre à cinq meilleurs animaux gras sont vendus entre 12 et 20 €/kg. Cette fois, si mes trois plus belles bêtes sont parties à 8-9 €/kg – tarif de départ en ferme –, les autres se sont vendues entre 5,50 et 6,50 €/kg, soit 2 € de moins qu’habituellement. »

Les délais de vente ont également été prolongés d’un à deux mois. « Pour maintenir les animaux en état sans dégrader la qualité des carcasses, nous avons été forcés d’ajuster leur finition. D’une formule d’aliments, sous forme de granulés, riche en énergie (0,98 UF/kg de MS, 135 g de PDIN, 130 g de PDIE), nous sommes revenus à une ration de démarrage (0,93 UF/kg de MS, 140 g de PDIN, 135 g de PDIE), pour ne pas accentuer le gras de couverture », explique Gérard.

Lucie Pouchard

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